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Cette loi qui oblige littéralement les journalistes à parler de vous…

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Il existe une loi, en journalisme, pour sélectionner les informations à traiter. C’est une loi dont les journalistes parlent peu, et à raison : il n’y a pas de quoi en être fier.

Mais je vous avais annoncé que je révèlerai les coulisses des médias, et ce que je m’apprête à dire ne va pas plaire à mes anciens collègues. Tans pis, je prends le risque.

Y’a-t-il des accidents de voiture en Californie ?

Cette loi s’appelle « la loi du mort-kilomètre ».

Elle stipule, en quelques sortes, que pour intéresser le lectorat, il faut mieux parler d’un seul mort à 1 km de chez soi, plutôt que du même mort à 100 km.

D’ailleurs je vous le demande, entendez-vous souvent parler des décès dans des accidents de voiture en Californie ?
Non. La seule fois où on nous parle de morts aux Etats-Unis, c’est lors d’attentats ou de tueries sur les campus universitaires.

Parce que, inconsciemment, les journalistes appliquent la loi du mort-kilomètre.

Petite comparaison : la tuerie d’Oslo, l’été dernier, a fait 69 morts. Oslo, c’est l’Europe, mais ce n’est pas la porte à côté. La tueur au scooter, à Toulouse, a assassiné 7 personnes. Il a provoqué plusieurs heures de direct de toutes les chaînes d’information française.

C’est l’application concrète de la loi du mort-kilomètre. Ce qui se passe chez nous intéresse davantage l’audience que ce qui se passe au loin.

Détourner cette loi pour attirer les médias :

Il n’y a pas de mort dans votre entreprise, en tout cas je ne le souhaite pas, mais vous pouvez détourner cette loi pour faire parler de vous.

Ce que vous devez comprendre, c’est que les journalistes s’intéressent à ce qui se passe chez eux. Car c’est-ce que veulent savoir leurs lecteurs.

Pour intriguer les journalistes et les donner envie de s’intéresser à vous, vous devez leur montrer, dans votre dossier de presse, que votre entreprise, vos actions, ont un impact direct sur la population locale.

Vous devez démontrer :
– votre proximité avec leur audience (géographique, ou « psychologique »)
– l’impact que vous allez avoir sur cette audience.

Parce que c’est le seul moyen d’être sûr d’attirer la presse : leur prouver que ce que vous faites, a de l’importance aux yeux de leurs lecteurs. Que votre action stimule leur intérêt. Que vous allez changer la vie des gens qui vont vous rencontrer, ou utiliser vos services.

Si vous arrivez à démontrer ça dans votre action de communication, alors c’est gagné : les médias parleront de vous !